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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/185

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avait une sœur, veuve d’un tapissier de Florence, et cette sœur avait une belle fille de seize ans, mais belle comme les astres, une Vénus enfin. Cela est si vrai qu’aussitôt arrivée ici, elle reçut le sobriquet de Venere del Tempietto, et pourtant elle n’a passé que deux mois à Pise, chez son oncle le curé. Lorsqu’elle se promenait sur le quai, coiffée d’un voile à l’ancienne mode, les bras nus, maniant l’éventail avec grâce, les gens du peuple s’arrêtaient en extase pour la regarder ; on entendait pleuvoir sur elle ces bénédictions que la beauté provoque toujours dans ce pays où l’on a pour elle une antique adoration. Malheureusement Fioralise était encore plus coquette que belle. Sa mère l’avait envoyée ici pour l’arracher à une demi-douzaine d’amoureux qui commençaient à la poursuivre de trop près. Elle vivait dans la maison du curé, ne voyait que son oncle et une servante de soixante ans, et n’avait d’autre divertissement que de tirer des horoscopes avec un jeu de cartes, de raccommoder des surplis, et de préparer des vases de fleurs la