Aller au contenu

Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/186

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 178 —

veille des grandes fêtes. Un dimanche, tandis que son oncle officiait, elle aperçut Andronic appuyé contre le mur, et qui la regardait avec tant de plaisir qu’elle se sentit toute joyeuse ; d’un autre côté se trouvait Matteo qui la contemplait avec tant de ravissement qu’elle en fut tout à fait flattée. Elle comprit qu’elle avait deux amoureux de plus, et les deux jeunes gens virent bien qu’ils étaient rivaux.

Dans ce temps-là, il y avait hors des murs une pauvre famille dont la maison venait de brûler. On fit des souscriptions en faveur des incendiés, et le curé de Santa Maria della Spina voulut que sa nièce quêtât dans son église. Fioralise mit sa plus belle robe et se para de fleurs. On accourut en foule au Tempietto pour lui apporter de l’argent. Pas un étudiant ne donna moins d’un paolo, c’est-à-dire douze sous de France ; et moi qui vous parle, j’offris bel et bien un demi-écu. Andronic glissa quelques mots à l’oreille de Fioralise, qui lui répondit par un sourire charmant, et Matteo reçut en échange de ses compliments une ré-