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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/187

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vérence gracieuse qui signifiait que l’amour ne faisait pas peur à la quêteuse. Une heure après, on ferma l’église : la foule se dispersa, et sur le quai de l’Arno il ne resta plus qu’Andronic et Matteo à dix pas l’un de l’autre. Le curé arriva bientôt ; les deux jeunes gens le suivirent jusque chez lui, non sans être remarqués de la belle nièce, qui partageait ses œillades entre les deux galants avec une justice scrupuleuse. Andronic et Matteo se rencontrèrent devant la porte de curé, et se parlèrent pour la première fois.

— Il paraît, dit Matteo, que le même motif nous amène. Si nous entrons ensemble, nous nous ferons tort réciproquement : jouons à qui passera le premier.

— J’y consens, répondit Andronic ; le sort en décidera.

Ils jouèrent à la murra, et Matteo, ayant gagné la partie, entra dans la maison, tandis que l’autre attendait dans la rue. Le curé était au jardin et travaillait à bêcher une plate-bande.