Aller au contenu

Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/202

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 194 —

que le grand orgue du Dôme vous eût semblé un hautbois en comparaison. Qu’on juge donc de l’épouvante que répandaient ces paroles, accompagnées de gestes si violents ! Quand les deux rivaux se séparèrent, tout le monde se sentit soulagé comme si un tigre et un lion eussent passé par miracle dans ce café sans faire de mal à personne. Mais je m’aperçois que vos seigneuries sont elles-mêmes saisies d’effroi ; laissons-leur le temps de se remettre un peu de leur émotion.

— Continuez, dit M. V… ; nous attendons avec impatience le dénouement.

— Je m’arrête à dessein, reprit le narrateur, pour vous rappeler que je vous avais annoncé deux personnages de l’antique Étrurie et un exemple frappant des fureurs de la jalousie.

— De grâce, interrompis-je, achevez d’abord le récit de ce combat.

— Les héros d’Homère, dit l’étudiant, tiennent un langage que nous regardons aujourd’hui comme exagéré, et cependant…