Aller au contenu

Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/216

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 208 —

noms gravés sur la pierre, car on retomberait bien vite de l’état du voyageur enthousiaste à celui de l’abonné qui trouve dans son journal la liste de souscription en faveur d’une ville incendiée. Quand la trompette du jugement dernier aura réuni tous les hommes, le Tasse aura fort à faire pour rendre ses devoirs et remettre des cartes à ceux qui se sont inscrits à son dernier domicile.

À peu de distance de Ferrare, nous traversâmes le Pô dans un bac, pour entrer dans l’Italie autrichienne, et nous allâmes coucher le soir à Rovigo, dont M. Savary a été fait duc sous l’empire. M. Savary n’a peut-être jamais su qu’il était duc d’une petite ville où les insectes rancuniers se vengent encore de l’invasion des Français. L’église principale de Rovigo contient deux tableaux de peu de mérite, mais dont le coloris annonce le voisinage des maîtres vénitiens ; le lendemain, nous étions de bonne heure à Padoue, tant de fois ravagée, que l’histoire ne sait pas au juste le compte de ses malheurs. Padoue n’en est que