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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/215

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toujours renouvelée, et qui apparemment sortait de l’aile d’un phénix. La prison du Tasse a du moins quelque chose à dire à l’imagination. Les douleurs et la misère du poëte ne s’effaceront jamais de ces murailles humides. Le gardien vous explique, dans l’intérêt du duc Alfonse d’Esté, qu’on a bouché une fenêtre d’où le prisonnier jouissait de la vue d’un jardin, et ce brave homme ne comprend pas qu’on plaigne beaucoup celui qui habita ce réduit pendant sept ans.

— Le Tasse, dit-il, avait un bon lit et mangeait de la viande à tous ses repas. Si vos seigneuries voyaient les prisons de la ville, et comment on y vit, elles trouveraient une fière différence.

Probablement le gardien ne songe pas que l’auteur ne la Jérusalem délivrée ne se serait pas même estimé heureux d’être, comme lui, concierge d’un hôpital avec cent écus d’appointements. Si on veut emporter de la prison du Tasse l’impression que ce lieu doit laisser, il ne faut pas se mettre à lire les milliers de