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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/266

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empourpré, le sein palpitant, les mains tremblantes et les yeux baissés. On cause avec un malaise insupportable.

— Allons, dit la femme du notaire, donnez votre bras à cette charmante fille, seigneur sauvage, et reconduisez-la chez elle.

Gozzi offre son bras à la voisine, et ces enfants, qui n’ont pas trente-quatre ans à eux deux, se promènent ensemble pendant trois heures. La jeune fille avoue naïvement qu’elle s’est prise d’une passion violente pour Gozzi en le voyant jouer au ballon avec ses camarades.

— À la bonne heure ! s’écrie le poëte en riant, voilà du moins une passion fondée sur la juste connaissance des qualités de mon esprit et de mon cœur.

La belle Dalmate fond en larmes à cette réponse cruelle. Gozzi cherche à la consoler, et lui donne avec douceur des leçons de morale que la pauvre fille écoute avec une complaisance amoureuse, mais dont les mœurs perdues de ce siècle et les mauvais exemples