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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/267

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qu’elle a sous les yeux ne lui permettent pas de profiter. Après d’autres promenades du même genre, le philosophe de dix-sept ans finit par sentir le feu qui dévore la voisine gagner son cœur. Il s’en va errer tout seul sur les remparts de la ville, partagé entre les scrupules et l’amour qui devient tous les jours plus fort. Au moment où il prend avec courage la résolution de rompre cette liaison, la jeune Dalmate lui demande la permission de visiter son appartement de garçon, et, une fois entrée, elle n’en sort plus que le lendemain. L’imagination de Gozzi prête aussitôt à sa maîtresse des vertus et des mérites que l’œil du philosophe n’avait pas vus. Un beau jour, notre poète est obligé de se rendre, pour une opération de recrutement, en Illyrie. Il s’embarque fort navré de la séparation, mais plein de confiance dans les serments solennels de fidélité que lui prodigue son amie. Au bout de quarante jours, il revient ; on lui raconte alors que sa belle reçoit en cachette des visites du secrétaire du provéditeur. Il rentre