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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/311

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La suivante Adelma éprouve plus que de la pitié, car elle s’enflamme tout à coup pour Calaf. L’orgueilleuse Turandot commande au prétendant de s’apprêter à mourir ; puis elle prend le tuono academico pour débiter sa première énigme, que Calaf devine tout de suite, à la grande stupéfaction du divan. La seconde énigme, celle de l’arbre dont les feuilles sont noires d’un côté et blanches de l’autre, n’était pas encore connue du temps d’Altoun-kan ; cependant Calaf devine que cet arbre est l’année avec ses jours et ses nuits. « Il a touché le but, dit Pantalon, qui ne comprend rien aux énigmes. — Du premier coup et dans le milieu, ajoute Tartaglia, qui n’y voit que du feu. — Princesse, dit Adelma, cet homme est votre maître ; il sera votre époux. — Tais-toi, répond Turandot indignée ; que le monde s’écroule plutôt. Je déteste cet homme, et je mourrai avant d’être à lui. »

Cette exclamation fournit à Calaf l’occasion de montrer son amour et sa grandeur d’âme en assurant qu’il n’épousera jamais la prin-