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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/331

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Transportez la scène des Contratempi en Allemagne : n’avez-vous pas l’écolier Anselmus, qui ne peut jamais saluer un grand personnage sans renverser une chaise ; le petit Zacharie avec ses transformations ; et le conseiller Tussmann, qui voit une tête de renard sur les épaules de son voisin l’horloger, et tout ce monde de gens qui se fantasmatisent dans les cabarets de Berlin ou de Nuremberg ? Assurément, il est impossible de nier l’originalité d’Hoffmann ; mais jusqu’à quel point s’est-il approprié celle de Gozzi ? Combien le poète vénitien l’a-t-il aidé à s’exalter, à se mettre en dehors de lui-même, pour se voir agir, penser et se faire manœuvrer comme les masques de la comédie dell’arte ? Combien Charles Nodier a-t-il emprunté à Gozzi, qu’il a suivi de près dans ses voyages en Dalmatie ? À quel degré la Fée aux Miettes, Trilby, et tant d’autres ouvrages, sont-ils parents des comédies fiabesques et du chapitre des Contratempi ? Turandot et l’Amour des trois Oranges ont engendré les Tribulations d’un directeur de specta-