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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/70

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de Naples imposent à leurs prétendus la condition de retourner tous les ans à la Madone dell’ Arco. Elles y trouvent ce que les femmes aiment et recherchent : des garçons en belle humeur, de petits cadeaux de fête, des fleurs et des danses. L’enivrement de la tarentelle leur sied à ravir. Ces bras un peu forts, ces tailles un peu larges prennent de la souplesse et de l’élégance au milieu des passes et des évolutions. Les moins belles, une fois animées parle plaisir, sont encore agréables à regarder. Les pieds nus surtout ont une grâce particulière qui rendrait rêveuses les sylphides chaussées de satin de nos ballets. Ces pieds-là n’ont jamais subi les tortures de la mode et n’ont pas la moindre difformité ; ils fonctionnent au grand jour et s’embellissent du mouvement et des ressorts de la vie. Et comme on s’amuse de bon cœur ! Comme on se trémousse vigoureusement ! Comme on sait bien faire ronfler les castagnettes, se déhancher à propos, et ranimer par un regard malin ou une attitude voluptueuse le danseur qui se fatigue !