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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/98

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de mots la maison, le vestibule obscur et frais, le jardinet avec son large figuier et ses plantes grimpantes. Évidemment Hoffmamn, de retour à Berlin, mettant la scène d’un conte à Rome, s’est amusé à placer ses personnages dans l’endroit qu’il avait habité lui-même. Plus de doute, je suis dans la maison d’Hoffmann, peut-être dans sa chambre. La mémoire est chose bonne, et mon idée a d’autant plus de vraisemblance, que la rue Borgognona ne contient qu’une seule maison meublée, et si Hoffmann n’est point allé à Rome il a eu grand tort.

Mais voici l’heure du riposo. Un silence profond règne sur la ville. Faisons comme tout le monde. Je me mets au lit et je m’endors, bercé par le chant lointain d’un rossignol et le murmure de la fontaine, après avoir d’abord répété vingt fois :

— Tu es à Rome ; ceci est Rome. À ton réveil ; tu seras encore dans Rome.

Moquez-vous de moi si vous voulez ; cela m’est bien indifférent.