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Page:Pawlowski-Voyage au pays de la quatrieme dimension - 1912.djvu/126

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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

n’avait été modifié dans l’histoire de la pensée humaine. C’était toujours ce double mouvement de flux et de reflux, d’aspiration et de respiration, cette perpétuelle oscillation entre les données immédiates de la conscience et les renseignements sur les phénomènes extérieurs fournis par les sensations. Où se trouvait située, dans ce perpétuel mouvement de va-et-vient, la personnalité véritable de l’homme ? Personne ne pouvait le dire au juste. À mi-chemin entre le relatif et l’absolu, jugeant les événements mobiles d’après une mesure intérieure et immuable, l’homme regardait tantôt vers l’extérieur les phénomènes changeants, tantôt il considérait vers l’intérieur les notions immuables auxquelles il les comparait.

Presque toujours, cependant, par un besoin instinctif de se spécialiser, l’homme choisissait l’une ou l’autre de ces deux attitudes. Lorsqu’il affectait de ne considérer que les phénomènes extérieurs, de les analyser scrupuleusement et d’attribuer à eux seuls un caractère de vérité, il se posait en savant et en naturaliste, il se faisait disciple d’Aristote ; lorsqu’il affectait, au contraire, de ne s’intéresser qu’aux notions intérieures, de n’attribuer de réalité qu’à la vie mystique, il devenait un platonicien, et ne trouvait la vérité que dans le seul monde des idées.