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Page:Pawlowski-Voyage au pays de la quatrieme dimension - 1912.djvu/127

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LE FLOT QUI L’APPORTA…

On peut s’étonner qu’un exclusivisme aussi intransigeant, dans un sens comme dans l’autre, n’ait point paru ridicule de tout temps. Il n’est pas très difficile de comprendre, en effet, qu’une analyse scientifique est inexistante sans un principe immuable et immobile qui permette de constater des mouvements relatifs ; et que, d’autre part, une synthèse artistique ou morale n’est possible qu’en partant de l’analyse. On ne saurait analyser sans un analyste ; on ne saurait synthétiser en l’absence d’éléments.

Quoi qu’il en soit, cette vérité enfantine n’apparut point clairement aux savants et aux littérateurs du dix-neuvième siècle, qui, enthousiasmés par les découvertes toujours plus considérables de la science, abandonnèrent toute synthèse et décidèrent de ne plus admettre dans les recherches humaines, que la seule analyse.

Le naturalisme envahit tout ; il passa bientôt des sciences naturelles dans la littérature et dans l’art, par l’intermédiaire de la psychologie. On ne connut plus que des descriptions exactes, que des analyses minutieuses, que des monographies de famille, des fiches anthropométriques, des photographies réalistes, que l’on dénomma des tranches de vie.

Les peintres s’appliquèrent à devenir de scru-