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Page:Pelletier - La Femme en lutte pour ses droits, 1908.djvu/19

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la femme en lutte pour ses droits

pourront au besoin faire bon marché de préceptes moraux devenus des entraves ; la femme, elle, n’a pas à connaître de cet ésotérisme, il serait même nuisible qu’elle en connût, à elle donc la bonne morale primaire bien simplette et bien catégorique qui lui enseignera ce qu’elle doit à son mari.

Quant à la psychologie telle qu’on l’enseigne encore aujourd’hui aux jeunes filles ; elle n’a rien de commun avec la science de ce nom. C’est un simple bavardage de salon. Ce qui est surtout à blâmer dans l’enseignement secondaire des jeunes filles, ce ne sont pas tant les matières enseignées ; car après tout, à mon avis, les matières de tout enseignement quel soit-il, n’ont qu’une importance subordonnée ; ce sur quoi les critiques des gens qui veulent l’égalisation intellectuelle des sexes doivent porter, c’est sur l’esprit de cet enseignement, esprit tout d’asservissement des caractères féminins.

Chaque fois que les maîtresses de mon enfance m’ont commenté les Femmes Savantes de Molière, elles n’ont pas manqué de faire un éloge pompeux de Martine, d’excuser Chrysale et de réserver tous leurs blâmes à Philaminte ; cette femme qui avait le tort de penser à autre chose qu’à l’estomac de son