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Page:Pelletier - La Femme en lutte pour ses droits, 1908.djvu/20

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la femme en lutte pour ses droits

épais mari. Sous son jargon, disaient-elles, Martine montre un grand bon sens. Ce brave Chrysale devait être bien malheureux ; son rôt était toujours brûlé parce que Philaminte, lisant trop Vaugelas, négligeait de surveiller le feu. Heureusement il y avait la bonne Martine, la sage Martine, une vraie femme celle-là qui déclarait que si jamais il lui arrivait de pousser l’aberration jusqu’à tenir tête à son mari elle souhaitait

« Que d’un soufflet il rabaissât son ton. »

Ce que la petite fille apprend surtout au lycée, comme sa mère d’ailleurs l’apprenait au couvent ; c’est qu’elle se mariera un jour. On lui enseigne des rudiments de science, de littérature, de philosophie ; et dans le ton, les manières, la personne tout entière de ses professeurs elle lit que tout cela est inutile et que la seule affaire pour une femme c’est d’être belle afin d’être un jour désirée.

Et cet esprit, détestable, puisqu’il ravale des êtres faits pour penser et agir au niveau de vaines poupées, des cerveaux au niveau de sexes, cet esprit franchissant le lycée gagne l’enseignement supérieur des jeunes filles, dont nos officiels font la gloire de la troi-