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Page:Pelletier - La Femme en lutte pour ses droits, 1908.djvu/57

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la femme en lutte pour ses droits

mais d’humble extraction qui tente de se frayer une voie dans les carrières libérales, toute la bourgeoisie tacitement mais fortement organisée, se dresse pour lui en barrer le chemin. Les places que sur la foi des apparences il croit être données après concours aux plus capables, sont en réalité distribuées d’avance dans des salons où il n’a pas accès. Dans les salons également se murmure le sésame qui ouvre la porte des éditeurs, des revues, des journaux ; seuls dispensateurs de la gloire et de l’argent. Dans la politique, au contraire, le nombre est relativement élevé des ouvriers qui, par leurs seules qualités intellectuelles, ont réussi à se faire une situation en vue. Certes, dans les conditions présentes, il serait inexact de proclamer que chaque soldat de la politique a dans sa giberne son bâton de maréchal, mais avec de l’intelligence et de l’habileté il peut en faire sortir les galons de capitaine ; le ministre ouvrier est à peu près inconnu de notre république, soi-disant démocratique, mais le député ouvrier y est déjà commun, et cela grâce au suffrage universel.

On comprend que ce qui s’est passé pour l’homme se passerait également pour la femme. Par l’électorat et l’éligibilité, les individualités féminines supérieures pourraient rece-