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Page:Pelletier - La Femme en lutte pour ses droits, 1908.djvu/59

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la femme en lutte pour ses droits

progrès dans les esprits. Autrefois les réclamations des féministes à cet égard faisaient simplement sourire ; on se moquait de ces excentriques en qui germait l’idée bizarre de transformer les femmes en hommes, aujourd’hui, le point de vue s’est complètement modifié. Certes, il s’en faut que la majorité souscrive aux droits politiques des femmes, mais enfin, et c’est déjà quelque chose, on les discute, ils sont devenus une question.

Parmi les raisons que l’on donne pour leur refuser le droit de vote figure l’incapacité des femmes pour la politique. Oh l’argument n’est pas original ; on l’a formulé chaque fois qu’il s’est agi d’ouvrir au sexe féminin une voie nouvelle.

Les femmes, disait-on il y a cinquante ans, ont trop peu de cerveau pour les mathématiques, trop de nerfs pour l’anatomie et toujours l’expérience a infirmé l’idée préconçue ; les femmes se sont montrées aussi bons mathématiciens et anatomistes que les hommes. Ce qui prouve même l’extrême légèreté ou plutôt l’extrême mauvaise foi des antiféministes à cet égard, c’est qu’ils ont gratifié les femmes de modalités psychiques contradictoires entre elles. La femme est légère et paresseuse disait-on, avant que les études supérieu-