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Page:Pelletier - La Femme en lutte pour ses droits, 1908.djvu/60

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la femme en lutte pour ses droits

res lui soient permises ; elle peut être capable de vues originales et ingénieuses, mais le fond lui fera toujours défaut ; les études arides lui répugnent. La femme travaille d’ordinaire très consciencieusement, dit-on aujourd’hui qu’elle a montré sa capacité dans les ordres les plus divers d’études ; elle sait très bien creuser une question, mais les vues ingénieuses, l’idée originale, tout ce qui enfin constitue les facultés les plus hautes de l’intelligence lui est interdit.

Il n’y a donc aucune raison pour que la femme n’arrive pas à se montrer en politique, ce qu’elle s’est montrée dans la science et dans les lettres. Se faire élire n’exige pas des qualités transcendentales ; une bonne intelligence moyenne y suffit avec en plus quelques dons d’extériorisation et une activité suffisante. Lorsqu’on ouvrira aux femmes l’accès de la vie publique, on verra qu’elles y sont aussi aptes que les hommes et, une fois encore, les jugements a priori se trouveront en défaut.

Dans le monde libre-penseur, une autre objection est tirée de la religiosité féminine. Le vole des femmes, dit-on, amènerait une formidable réaction ; en grande masse leurs voix iraient aux cléricaux et aux lumières de la