Aller au contenu

Page:Pelletier - La Femme en lutte pour ses droits, 1908.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
52
la femme en lutte pour ses droits

vent la religion. Cependant malgré tout ce qui les entrave, elles ont pu s’éclairer tant bien que mal aux lumières de la science, et leur religion s’en est à tel point atténuée, qu’elle est devenue bien plus un prétexte à sorties et à réjouissances familiales, que la manifestation d’une croyance véritable.

À l’appui de cette assertion voici quelques propos que j’ai recueillis de la bouche de femmes du peuple qui causaient entre elles de la séparation de l’Église et de l’État.

X. — Alors maintenant il va falloir payer pour les enterrements et les baptêmes.

Y. — Non, à Saint-Vincent-de-Paul on ne paie pas.

Z. — Oh, pour ce que tout cela sert.

Y. — La religion, cela retient un peu les enfants dans le devoir.

Z. — Moi, je ne vais jamais à l’église, je n’ai pas le temps… et puis tout ça c’est des bêtises.

X. — Ah non, je ne vais pas jusque-là. Je ne vais pas à la messe, c’est vrai, mais je fais baptiser mes enfants. Je me dis : mes parents m’ont donné une religion ; j’en donne une à mes enfants. Quand ils seront grands, ils feront ce qu’ils voudront.

Voilà où en est la foi chez les femmes d’au-