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Page:Pelletier - La Femme en lutte pour ses droits, 1908.djvu/72

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la femme en lutte pour ses droits

est en effet une politique très générale. Les conférences des loges portant toujours sur des questions théoriques comme « les retraites ouvrières — l’impôt sur le revenu » ; en résumé sur toutes les réformes qui sont en voie de réalisation. Pour une femme qui, n’ayant pas à voter, n’a jamais par suite fréquenté un comité électoral ; ces questions générales présentent beaucoup plus d’attrait que les questions de personnes ou même de tactique qui sont traitées dans les grands partis. De plus, dans la Franc-Maçonnerie, les séances sont par le fait d’un rituel spécial beaucoup plus calmes que celles des sections des partis politiques proprement dits. Il est fort rare qu’on s’y injurie ou qu’on s’y dispute ; le plus modeste des membres peut y prendre la parole et lorsque la loge est bien disciplinée, on l’écoute religieusement quelle que soit la valeur de ce qu’il dit. On comprend que les femmes qui le voudront pourront sans difficulté s’exercer à la parole dans les loges mixtes[1]. Dans les partis il leur faudra plus de ténacité ; car on y lutte un peu pour la parole, comme on lutte pour la vie dans la

  1. Il y a à Paris une loge mixte, la loge Stuart Mill fondée spécialement pour l’émancipation politique des femmes.