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Page:Pelletier - La Femme en lutte pour ses droits, 1908.djvu/73

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la femme en lutte pour ses droits

grande société ; malheur au mal doué, au timide, au délicat ; ils sont voués à une figuration éternelle.

Une fois entrée dans le parti politique la tâche de la femme sera tout d’abord de méditer très sérieusement sur l’attitude qu’elle y adoptera ; car cette attitude aura la plus haute importance, c’est elle qui presque toujours décidera du sort fait dans le parti et à sa personne et aux idées qu’elle viendra y défendre.

La plupart des femmes qui entrent dans les partis se bornent à y faire nombre ; elles ne demandent jamais la parole, ne prennent pas part aux luttes des tendances parce que leur timidité naturelle les empêche de s’affirmer. S’essaient-elles à formuler une proposition visant l’amélioration du sort de leur sexe ; elle le font dans le sens le plus timoré : abritant même parfois ce que la réforme peut avoir de libérateur, sous un prétexte plus ou moins plausible emprunté aux préjugés existants. Une telle manière de faire est condamnable à tous points de vue, car elle annihile les avantages que comporte pour le féminisme la présence des femmes dans les partis politiques.

En politique plus que partout ailleurs il