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Page:Pelletier - La Femme en lutte pour ses droits, 1908.djvu/81

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la femme en lutte pour ses droits

Bien entendu lorsque la majorité à laquelle on appartient se trouve en minorité, accidentelle, on adoptera la tactique des minorités.

Dans sa lutte contre une tendance adverse la militante devra se souvenir que la rapidité est souvent tout le secret du succès. Il ne faut pas ménager sa peine ; un effort inutile est de beaucoup préférable à un échec encouru par négligence. Mais tout en étant rapide elle ne laissera pas que d’être prudente, tous les préparatifs doivent se faire dans l’ombre, l’adversaire ne doit pas les voir ; il faut tomber sur lui à l’improviste et le vaincre avant qu’il ait eu le temps de se reconnaître.

Si le parti auquel la féministe appartient veut lui conférer des dignités, la charger de fonctions, doit-elle accepter ? Oui et sans aucun doute. Ces dignités et ces fonctions lui constitueront des tribunes du haut desquelles elle n’en pourra que mieux défendre les droits de son sexe. Il ne faut pas qu’elle craigne d’être taxée d’ambition, car l’ambition loin d’être un défaut est une qualité et plus rare qu’il ne semble, c’est une grande maîtresse d’énergie et de ressort moral. Ce qu’il faudra éviter ; c’est de se laisser griser par les honneurs ; il faut posséder les dignités, mais ne pas se laisser posséder par elles, soyez toujours