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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/108

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

la traduction de Plutarque, même en y ajoutant la lecture de Polybe. Mais ce n’est point notre affaire, occupons-nous plutôt du nouveau favori. Platon Zouboff était fils d’un gouverneur de province fort intrigant et peu délicat sur le choix des moyens pour faire fortune ; on l’accusait d’avoir touché de fortes sommes pour la conclusion des affaires ou des marchés qui dépendaient de ses fonctions. Quoi qu’il en soit, il plaça ses fils dans l’armée après leur avoir fait donner une excellente éducation ; le second d’entre eux, Platon, fut nommé lieutenant aux gardes. À son entrée au régiment il se fit remarquer des dames de la cour par sa charmante figure, sa tournure noble et ses manières élégantes. Elles en parlèrent souvent devant l’impératrice, c’était précisément après le mariage de Momonoff. Catherine donna l’ordre de lui présenter le jeune lieutenant, et le lendemain de la présentation Zouboff occupait l’appartement des favoris et dînait en tête à tête avec Catherine[1].

Il reçut peu après le titre de comte ; et, par

  1. Voici les titres de Platon Zouboff : comte, prince d’Allemagne, général en chef, grand maître de l’artillerie, gouverneur général de la Nouvelle-Russie, commandant les chevaliers gardes, etc.