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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/145

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

cette ville lui rappelait de brillants souvenirs de sq jeunesse. Traité autrefois avec une extrême bienveillance par Marie-Thérèse et François Ier compagnon et ami de Joseph II, il avait à la cour une position exceptionnelle ; mais les temps étaient changés.

Le couronnement de Léopold II s’était accompli à Francfort, en 1790, sans que le prince reçût, dans ce jour de grâces et de faveurs, la récompense due à ses longs services, les insignes de feld-maréchal. Légitimement offensé de ce passe-droit, il avait sèchement demandé la démission des emplois qu’il occupait encore.

Ne pouvant plus mettre à profit dans le commandement des armées ses nombreuses et fines observations sur l’art de la guerre, il se mit à les écrire. Son récit des guerres de Sept ans, de Bavière, des Turcs et de la prise de Belgrade est une peinture admirable et vivante de cet art qu’il pratiquait si bien.

Si le sacrifice de « l’idole si chère à son cœur » avait douloureusement ému le prince de Ligne, il fit, en revanche, celui de sa fortune avec une philosophique insouciance. Il écrivait à son ancien secrétaire, Legros, qui s’informait avec intérêt de l’état de ses affaires :