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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/153

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

donc que je ne lui vends pas un certain rocher à trois ou quatre toises de la mer, que j’ai traversée ayant de l’eau jusqu’à moitié du corps pour y graver le nom divin de Catherine le Grand, et de l’autre côté(je lui en demande pardon) le nom humain de la dame de mes pensées d’alors…

Je veux donc, je prétends, j’exige que ce rocher même s’appelle le rocher de Ligne, point de médiation ; c’est ainsi que j’ai appris d’une certaine cour à traiter… — Mon rocher me donne le droit de porter l’uniforme vert et argent, car Votre Majesté, marchant avec grâce et lenteur sur le pont de sa galère, m’a dit un jour en étendant sa belle main, et sans s’apercevoir que le vaisseau marchait toujours : « Je vous donne, monsieur le prince de Ligne, ces terres sur la rive gauche du Borysthène. »

Les conditions du prince furent acceptées et l’impératrice lui écrivait en 1792 :

« M. le gouverneur général de la Tauride, comte Zouboff, va vous remettre l’argent qu’il a tiré de la vente de Parthenizza et Niscita ; je ne sais s’il emploiera à cela l’israélite qui jouit de votre confiance ou si celui-ci est mort. »

On voit sur quel pied d’intimité le prince et l’impératrice étaient restés, il est facile d’en con-