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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/169

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

« Notre vieille noblesse, dit le vicomte de Ségur, continuait son existence dans un coin perdu du monde, tandis qu’on la croyait pour ainsi dire disparue. M. le duc de Berry ne se trouva point étranger en Pologne ; son aïeule Marie Leczinska le rattachait aux souvenirs d’un temps plus heureux. Les Polonais sont les Français du Nord, ils en ont la bravoure, la vivacité, l’esprit. Ils parlent notre langue avec grâce. Les émigrés retrouvèrent au milieu des forêts de Ja Pologne de grandes dames qui leur donnèrent l’hospitalité comme du temps de la chevalerie. Une certaine mollesse asiatique régnait dans les vieux manoirs polonais, où des femmes charmantes avaient l’air d’être enfermées par des enchanteurs ou des infidèles. »

Ce dernier paragraphe était à l’adresse d’Hélène, que le vicomte avait beaucoup connue à Paris.

Dans la société nombreuse qui se réunissait sans cesse à Kowalowka, Hélène trouva facilement à organiser une bonne troupe de comédie. Les jeunes comtesses de Polisnac, madame d’Aragon, d’autres émigrés, et plusieurs familles polonaises s’y prêtèrent de la meilleure grâce du monde. La comtesse fit construire un