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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/201

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

élait désagréable pour moi d’être dans le cas de redemander une si petite somme, mais que connaissant ma façon de penser, il devait juger par là du besoin que j’en avais, que tu avais été forcé d’emporter à Pétersbourg une somme considérable, que ma caisse était à sec, et que je ne voyais pas les moyens d’entretenir ma maison. Il s’est chargé de ma commission et m’a dit que les Polignac attendaient de l’argent au mois de février.

» Outre le paysan qu’il a presque tué, Linski a fait battre un strazinick à nous, qui est gentilhomme ; je le fais dénoncer et l’on dit qu’il payera de l’argent. Le juge a fait une descente chez le paysan si maltraité par Ogonoski ; outre cela, on a lancé une accusation pour le strazinick qu’il a battu ; on dit que cela lui coûtera cher… »


Les lettres d’Hélène tracent, sans qu’elle y songe, un tableau saisissant de la vie des paysans polonais. Sa description du pauvre serf immobile devant son bœuf mort, et dont le morne désespoir ne croit pas même à un lendemain, est d’une vérité émouvante.