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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/224

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

dans des mains étrangères après avoir été dépouillée de tout ce qui l’embellissait[1] ; mais Hélène avait pris Kowalowka en horreur ; pendant le dernier voyage du comte à Pétersbourg, les procès à soutenir, les créanciers à apaiser, le désordre auquel elle n’avait pu remédier à temps, tout s’était réuni pour lui inspirer le dégoût de cette maison jadis tant aimée. Seule, la pensée de ne plus revoir la petite église où reposaient ses enfants lui serrait le cœur et lui coûtait des larmes, mais il fallut s’y résigner.

Pendant son séjour en Hollande, le journal l’Hélène est tenu avec une régularité parfaite, et malgré la brièveté de ses notes, souvent peu intelligibles, on apprend avec surprise que la paix ne règne plus dans le ménage. Elle se plaint de la froideur de son mari, de son humeur difficile, il y est fréquemment question de querelles et de raccommodements.

Hélène avait conservé à l’égard de la comtesse Anna une jalousie extrême, quoiqu’elle n’en eût certes pas sujet. Elle savait que son mari en quittant la Hollande devait s’arrêter à Leipzig pour liquider quelques affaires avec la Grande-Cham-

  1. Le portrait de la comtesse fut adjugé pour 50 florins. C’est probablement celui qui est actuellement au musée de Berlin.