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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/242

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

dort à côté de moi, il ronfle un peu pour me faire sa cour en me rappelant son père. » Aujourd’hui on lit : « En se levant, mon mari m’a grondée parce que je l’éveille quand il ronfle trop lort ; je ne puis m’en empêcher, car c’est insupportable ! Il m’a dit qu’il resterait dans sa chambre puisque cela me gênait. J’ai beaucoup pleuré ! Nous nous sommes réconciliés après dîner. » Il est évident qu’on se réconciliait trop souvent. Un matin, le comte dit à Hélène : « J’ai une lettre de Sidonie que le chevalier Kownacki a rapportée de Vienne au mois de mars de l’année dernière, je ne te l’ai pas remise de peur que tu ne fisses quelque fausse démarche. » Hélène, blessée de cette façon d’agir, prit la lettre et ne répondit rien, le soir elle note : « La lettre de ma fille est respectueuse, mais son style n’est pas formé. »

Voici la lettre :


« Ma chère maman,


» Vous avez eu la bonté de vous informer de moi, c’est ce qui me donne le courage de vous écrire pour vous assurer de mon respect et du désir que j’ai de me rendre digne de vos bontés pour l’application à tous mes devoirs.