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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/245

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

Karwoska seule l’accompagne et la Hoffmann est mise de côté.

On s’aperçoit dans les notes d’Hélène de l’empire que prend la demoiselle ; après avoir au début accepté humblement les observations de sa maîtresse au sujet de tel ou tel détail de tenue de maison, elle relève peu à peu la tête et ne supporte plus un reproche sans larmes ou sans bouderie. Hélène perd un tour de gorge en dentelle, on le retrouve le lendemain, mais la Karwoska pleure toute la nuit craignant d’être soupçonnée. La comtesse la r’assure de son mieux et, pour la consoler tout à fait, elle fait monter du champagne qu’elles boivent ensemble pour la remettre de bonne humeur.

Quelque temps après, Hélène reçut de la musique nouvelle et proposa à la Hoffmann et à la Karwoska de chanter un duo qu’elle leur accompagnerait sur la harpe. Il fut convenu qu’on le répéterait le lendemain. Quand chacun se fut retiré, la comtesse s’aperçut que le duo était resté sur la table, elle le prit et se dirigea vers la chambre de la jeune fille pour le lui donner. La porte était fermée à clef. Elle appela, personne ne répondit. Un peu étonnée de ce silence, la comtesse se demanda où pouvait être sa favorite.