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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/279

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

que ce mariage apporterait à leur situation aux yeux du monde, ceux non moins grands qu’en pourraient retirer leurs enfants, et la douceur qu’ils éprouveraient tous deux à retrouver, dans des pelits-fils qui leur appartiendraient doublement, les enfants qu’ils avaient perdus.

Stupéfait de ce discours, le comte énuméra à son tour les obstacles qu’il prévoyait à une telle union. Comment espérer que les de Ligne consentissent jamais au mariage de leur petite-fille avec son propre fils, comment surtout décider la Grande-Chambellane à accepter pour fille celle de sa rivale détestée ?

Hélène ne nia pas les difficultés auxquelles on se heurterait, mais persuadée qu’avec du temps et de la patience on parviendrait à les surmonter, elle finit par convaincre son mari. Une des principales causes de l’hésitation du prince à se fixer à Paris, était la crainte de ne pas recevoir de la haute société française qu’Hélène avait connue, l’accueil qu’il désirait. On pouvait n’avoir pas oublié qu’au moment où le prince Charles de Ligne se faisait tuer dans les rangs de la noblesse française, sa femme désertait son foyer entraînée par une passion qu’elle allait cacher au fond de la Pologne. Les de Ligne avaient donné aux émigrés