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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/335

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

Louiset à son frère Charles, comte d’Ahjou, roi de Naples et de Sicile[1].

Le fils de madame de Sabran, le jeune comte Elzéar, surnommé « le Lézard » dans l’intimité, était un des visiteurs les plus assidus de la comtesse Hélène. Voici un fragment du portrait que le prince de Ligne en a tracé :

« Il y a seize ou dix-sept ans qu’il parut sur l’horizon de Paris un phénomène qui n’avait rien d’effrayant : ce n’était point une comète, car au lieu de queue, il porte souvent une tresse mal faite ou un chignon qui tombe, ou un catogan qui se défait. Ce phénomène parle, mais pas assez ; pense, mais beaucoup trop ; marche, mais pour s’asseoir de travers sur une chaise ; il y entortille ses petites jambes, les décroise pour faire à quelqu’un qui est dans la chambre depuis

  1. Ces deux princes avaient épousé les deux sœurs, Marguerite et Béatrix de Provence, petites-filles de Garsende de Sabran, comtesse de Forcalquier, femme d’Ildefonse d’Aragon, comte souverain de Provence. Les deux autres petites-filles de Garsende de Sabran épousèrent deux rois anglais, comme leurs sœurs avaient épousé deux rois français. Éléonore de Provence fut femme d’Henri III, roi d’Angleterre, et Blanche épousa Richard, roi des Romains, empereur d’Allemagne, frère de Henri III. C’est ainsi que la maison de Sabran est alliée à presque toutes les maisons souveraines de l’Europe. (Communiqué par le comte de Sabran-Pontévès.)