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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/378

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

ajouter ma bonne Hélène ! que j’ai le cœur serré de lire tes diatribes, dangereux produits de ta colère impétueuse, injuste et irréfléchie. Je te pardonne bien sincèrement, ma chère enfant, cette explosion, car je n’ai rien fait pour la mériter, et je t’aime trop pour ne pas l’attribuer à un principe qui flatte mon amour-propre et surtout mes tendres sentiments pour toi. Maintenant, je suis content de n’avoir pas trouvé ces lettres à Prague, car leur lecture aurait certainement gêné les sincères et tendres sentiments que je t’exprime précisément dans ma lettre de Prague. Ma chère Hélène, tu possèdes tant de perfections qui te rendent l’objet le plus aimable aux yeux de tous ceux qui te connaissent, qu’il faut y ajouter celle de maîtriser une passion encore plus dangereuse pour toi-même que pour les autres.

» Je viens à présent te rendre compte de ce que j’ai vu, trouvé et fait ici. J’ai vu Sidonie ; taille moyenne, parfaitement faite, pied charmant, beaucoup de grâce dans ses mouvements, elle serait plus que jolie, si elle n’était fort marquée de la petite vérole, mais une physionomie agréablement expressive, pleine de bonté, de douceur et de timidité, rachète ce défaut ; elle paraît t’ai-