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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/423

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

Il revint au bout de trois semaines et Hélène partit pour Brody afin de préparer les caisses qu’elle voulait emporter ; son mari devait la rejoindre au bout de peu de temps et reprendre avec elle la route de Paris.

Au moment où elle franchissait la barrière, située à trois verstes de Radzivilow, un billet tomba dans sa calèche, il contenait ces mots : « La Karwoska était à Radzivilow à votre arrivée, elle n’a pas quitté le comte pendant son séjour à Berditscheff, et en ce moment même elle occupe votre place. »

Lire ce billet et donner l’ordre au cocher de retourner sur ses pas au triple galop, fut l’affaire d’une seconde ; deux heures après Hélène pénétrait comme une bombe à Radzivilow, et s’élançait dans la maison qu’elle parcourut du haut en bas avec l’impétuosité que nous lui connaissons. Elle ne rencontra point celle qu’elle cherchait,

    naient leurs chevaux à peine domptés et les dressaient sous les yeux des spectateurs, les Orientaux, les Russes, les Caucasiens, revêtus de leurs riches costumes, coudoyaient dans la rue les grandes dames polonaises en superbes équipages et dont la toilette d’un luxe inouï attiraient tous les yeux. Les petits trafiquants juifs harcelaient les acheteurs, de concert avec les mendiants polonais à longue barbe et aux pittoresques haillons.