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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/438

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.


LA COMTESSE HÉLÈNE AU COMTE VINCENT


« 4 avril 1814, quatrième jour de notre délivrance.


» Après quatre mois d’angoisse et d’inquiétudes, croyant à chaque instant voir arriver la mort, le 30 mars au soir, je mis dans une corbeille portative ce que j’avais de plus précieux et j’attendis l’événement. Pendant toute la nuit, et la veille, les habitants des villages voisins, avec des charrettes remplies de leurs effets, entrèrent dans Paris et encombrèrent les rues et les boulevards : on ne pouvait plus circuler en voiture. » Je m’établis à neuf heures du matin dans mon grenier avec des lunettes d’approche, et j’y tins mes assises jusqu’à la chute du jour. Beaucoup d’hommes de mes amis venaient me donner des nouvelles d’heure en heure. L’attaque commença à six heures du matin par Belleville : à dix heures les alliés en étaient maîtres ; Hullin[1] voulait que

  1. Hullin (le comte Pierre-Augustin), né à Genève le 6 septembre 1758. Il vint à Paris comme brocanteur de montres, il entra un des premiers à la prise de la Bastille, fut persécuté et arrêté pendant la Terreur. Il sortit de prison le 9 Thermidor, fit brillamment les campagnes d’Italie et devint général de division après la bataille de Marengo en 1804. Il présida le