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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/456

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

l’opticien du Pont-Neuf, qui lui avait envoyé trois places. « Cela nous réussit très bien, et je fus placée en avant, à un des coins du balcon, visà-vis la statue d’Henri IV. Elle a été promptement exécutée en plâtre, sur un piédestal, exactement comme l’ancienne ; elle est fort belle et on va la faire en bronze. Des deux côtés de la statue, à quelque distance, on avait élevé deux temples en bois ouverts ornés de festons, guirlandes et candélabres. On ne conçoit pas comment cela a pu se faire si promptement ; ces deux temples renfermaient deux orchestres au-dessous de la statue ; sur des gradins étaient cent jeunes filles de la ville, vêtues de blanc, couronnées de lis et portant des corbeilles de fleurs, pour les jeter sur le passage du roi. Deux haies de garde nationale bordaient le pont ; la maison de Lerebours et celles qui donnent sur le pont étaient ornées de tentures et de guirlandes de haut en bas. En général toutes les rues où le roi devait passer ont été ainsi tapissées de tentures des Gobelins et de festons.

» Le roi était parti de Saint-Ouen à dix heures, il alla à Notre-Dame et ne passa sur le Pont-Neuf en revenant, qu’à cinq heures et demie. De la vie on n’a vu une foule semblable, les ponts, les