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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/93

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.


LA COMTESSE HÉLÈNE AU COMTE VINCENT


« Dimanche 22.


» Je suis encore, mon cher Vincent, à 11 milles de Kowno, je crois que je n’arriverai jamais. Imagine-toi que quand nous sommes arrivés ici, l’auberge était pleine de soldats russes ivres. Le caporal n’a jamais pu les chasser, et ils ont voulu le battre, on ne le respecte pas tant que le tien parce qu’il n’est pas sergent ; nos gens se sont mis de la partie, et enfin, on est parvenu à les chasser. Je suis donc restée maîtresse du champ de bataille, arrosé d’eau-de-vie, d’où je t’écris.

» J’ai vu aujourd’hui dans ma route, entre Bopt où j’ai dîné et ici, un château situé sur le bord d’une rivière qui serpente ; cela a quelque ressemblance avec Werki, mais est infiniment moins beau…

» Je suis bien dégoûtée du métier de posséder des terres ; je crois que ceux qui les cultivent sont plus heureux. Mon cher Vincent, pardonne--