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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/109

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

l’enfant prodigue. Cette maîtresse élait la première de la classe rouge, elle était de la maison de Talleyrand, on l’aimait et on la respectait beaucoup. Madame Saint-Jean fut enchantée de nous revoir, elle nous dit qu’elle s’était ennuyée de notre absence, enfin chaque maîtresse fut très indulgente.

» On redoutait extrêmement l’heure de paraître devant madame de Rochechouart. Ce ne fut que le soir à l’appel, mais nous fûmes fort étonnées qu’elle ne nous dit mot de ce qui s’était passé et il y en eut qui se persuadèrent bonnement qu’elle l’avait ignoré. Pour moi, quand madame la duchesse de Mortemart était venue demander sa fille, elle me dit : « Ma belle-sœur s’est fait un plaisir de vous tenir lieu de mère, c’est à vous à voir si vous voulez lui confirmer ce titre-là en obéissant à ses ordres. Elle vous réclame, venez donc la trouver. » Je suivis dans l’instant madame la duchesse de Mortemart avec sa fille, on nous mena à la classe où le reste des pensionnaires ne tardèrent pas à revenir. Je ne vis madame de Rochechouart que le soir, à l’appel. Quand mon tour vint, elle me regarda avec un air souriant, et me prit le menton, je lui baisai la main. Le lendemain tout rentra dans l’ordre ordinaire.