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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/108

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

l’on put. Le lendemain, on se prépara à passer la journée de même, et il nous semblait que cela devait durer toute la vie. Cependant on était très embarrassé dans le couvent, comme nous l’apprîmes depuis. Il y en eut qui donnèrent le conseil de faire venir le guet pour nous effrayer ; mais madame de Rochechouart dit que le vrai mal serait dans l’esclandre que cela ferait, qu’il valait mieux faire venir les mères des pensionnaires qu’on jugerait être les chefs de la rébellion, Effectivement, madame la duchesse de Châtillon, madame de Mortemart, madame de Blot, madame du Châtelet arrivèrent. Elles vinrent à notre camp et appelèrent leurs filles et leurs nièces. Celles-ci n’osèrent pas résister, elles les emmenèrent. Alors on envoya une sœur converse aux pensionnaires dire que les classes étaient ouvertes, qu’il était dix heures, que celles qui seraient revenues à midi à la classe auraient une amnistie générale du passé. On se consulta beaucoup, les plus mutines étaient parties, nous revînmes toutes et fûmes nous ranger dans les stalles. Nous trouvîmes toutes les maîtresses et même madame Saint-Jérôme, qui avait l’air un peu embarrassé. Madame Saint-Antoine dit que nous mériterions d’être punies, mais qu’enfin c’était le retour de