Aller au contenu

Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/119

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
101
L’ABBAYE-AUX-BOIS.

» Mademoiselle de Lauraguais, très jolie, tranquille, douce, peu d’esprit, se maria dans l’année ; elle épousa le duc d’Aremberg ;

» Mademoiselle de Manicamp, sa sœur, laide, bonne, avec beaucoup d’esprit, violente, emportée. »

« Je m’étais fort liée avec madame de Sainte-Gertrude et madame Saint-Cyprien ; ces deux dames étaient très folles, aimaient à rire et à s’amuser. Mademoiselle de Manicamp contribuait aussi beaucoup aux plaisirs de la société. Madame d’Avaux nous disait de si bonne foi qu’elle haïssait cordialement son mari, que nous en plaisantions sans cesse, et nous nous en moquions franchement toutes les fois qu’il venait la voir ; car, par malheur pour lui, les fenêtres de l’abbatiale donnaient sur la cour, ainsi il ne pouvait éviter nos regards malins.

» Mademoiselle de Mortemart était aussi de service à l’abbatiale et rien que sa présence aurait fait fuir l’ennui et la tristesse. Nous nous moquions des grands airs de madame de Torcy, nous prétendions qu’elle ne s’était faite religieuse que parce qu’elle n’avait trouvé qu’en Jésus-Christ un époux digne d’elle, et encore n’était-elle pas bien sûre de ne pas avoir fait une mésalliance !