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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/123

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

familles les demanderaient ; elles furent au désespoir. Madame de Rochechouart leur fit dire de son côté qu’elles prissent garde de se trouver sur le passage des pensionnaires quand elles iraient ou reviendraient de la messe et du réfectoire, parce qu’elle ne pouvait pas répondre qu’elles ne fussent insultées. La vérité est que nous désirions beaucoup les huer et nous bien moquer d’elles, nous voulions même leur jeter de l’eau.

» Cependant on attendait madame de la Roche-Aymon pour diner chez son oncle, le cardinal de la Roche-Aymon ; madame la duchesse de Chevreuse attendait d’un autre côté madame la duchesse de Luynes sa belle-fille : leurs gens dirent qu’elles étaient restées à l’Abbaye-aux-Bois. On leur envoya donc dire qu’on les attendait, mais madame l’abbesse écrivit à madame de Chevreuse et au cardinal que mesdames de Luynes et de la Roche-Aymon n’avaient pas la tête bien saine, qu’ainsi elle ne voulait les remettre qu’entre les mains de leurs parents. Madame de Chevreuse inquiète vint de suite à l’Abbaye, où elle lava la tête d’importance à sa belle-fille ; on lui rendit les deux prisonnières qui furent fort fâchées de cette aventure.

» Mademoiselle d’Aumont s’excusa en disant