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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/122

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

voiture et se cachèrent dans l’appartement de mademoiselle d’Aumont[1]. Quand le silence fut sonné, elles se mirent à faire un tapage infernal toute la nuit dans le couvent. Elles cassèrent toutes les cruches que ces dames ont à la porte de leur cellule, elles arrêtèrent toutes les religieuses qu’elles rencontrèrent allant à matines, enfin elles firent un carillon infernal.

» Madame l’abbesse ordonna qu’on ne fit aucune insulte à ces dames, mais qu’on ne leur donnât point à manger et qu’on ne les laissât point sortir. Quand il fut onze heures du matin, elles voulurent avoir à manger, mais on refusa de leur rien donner ; alors elles prièrent qu’on leur ouvrit la porte, mais madame de Saint-Jacques qui était première portière leur dit que les clefs étaient chez madame l’abbesse. Alors elles envoyèrent mademoiselle d’Aumont prier madame l’abbesse de leur faire ouvrir la porte. Madame l’abbesse leur fit dire qu’elles étaient restées sans sa permission et qu’elles ne sortiraient que quand leurs

    et neveu du cardinal de la Roche-Aymon, premier aumônier du roi Louis XV et archevêque de Reims.

  1. Mademoiselle d’Aumont était fille du duc d’Aumont, premier écuyer du roi. L’hôtel d’Aumont était rue de Jouy. On admirait les plafonds peints par Lebrun, l’escalier et l’ordonnaace des bâtiments du côté des jardins.