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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/126

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

» On peut bien dire que la sacristie était le répertoire de toutes les histoires et de toutes les nouvelles, tout le monde y abondait toute la sainte journée : avait-on à se chagriner, à se réjouir, à se raconter quelques événements, c’était toujours là.

» Les deux sacristines étaient madame de Granville et madame de Tinel ; madame de Granville voulait m’apprendre à broder, car elle brodait dans une perfection incroyable, jamais elle ne put y réussir. Je ne travaillais donc pas, et mon emploi était de plier les ornements, de les nettoyer et d’aider madame de Saint-Philippe à arranger l’église.

» Tous les soirs, il y avait au moins vingt personnes qui venaient pour raconter ce qui s’était passé dans les coins de la maison, mais je ne restais pas là, car j’allais pour lors chez madame de Rochechouart, où je trouvais toujours madame de Choiseul, mesdemoiselles de Conflans, madame de Sainte-Delphine, madame de Saint-Sulpice, madame de Saint-Édouard et tout ce qu’il y avait de mieux. Madame de Sainte-Delphine, sœur de madame de Rochechouart, était ordinairement allongée avec une chaise sous ses pieds, faisant des commencements de bourse : elle