dant huit jours, et, toutes les fois qu’on parlait de sucre ou de choses prêtées, madame de Saint-Romuald racontait aussitôt l’histoire de sa râpe, et comme quoi elle en avait une, et qu’elle l’avait prêtée et qu’on la lui avait perdue. Alors madame de Saint-Germain disait que cela n’élait pas vrai, et nous nous amusions à mettre toujours la conversation sur ce sujet pour les faire disputer. »
En sortant du dépôt, Hélène entra au réfectoire où elle passa deux mois ; son emploi était de servir les pensionnaires à table, d’aider à mettre le couvert et à ranger le réfectoire, les cristaux, porcelaines, etc., toutes choses utiles pour une future maîtresse de maison. Tout en s’occupant du réfectoire, Hélène ne négligeait pas ses talents.
« Je dansai dans ce temps-là dans les ballets d’Orphée et Eurydice, que nous dansâmes sur notre théâtre, qui était très beau : il y avait beaucoup de décorations ; il était au bout du jardin près de l’ancienne infirmerie des pestiférés.
» Nous étions en tout cinquante-cinq qui dansions ; mademoiselle de Choiseul dansait Orphée, mademoiselle de Damas Eurydice, moi l’Amour