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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/149

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

m’en parlent jamais et, quand j’en ai parlé quelquefois, ai vu que cette conversation déplaisait ; mais, à présent que je me retrace tout plein de choses qui ont été dites devant moi, je crains que ce que m’a dit mademoiselle de Lévis ne soit vrai. » Alors elle me dit : « J’étouffe, j’ai une envie de pleurer excessive et je me contrains ici. » Je fus à la mère Quatre-Temps et-je lui dis que je demandais la permission d’aller chez madame de Rochechouart, à qui j’avais quelque chose à dire. Elle me le permit. Mademoiselle de Choiseul fut demander de son côté à madame de Saint-Pierre, qui était fort sévère et qui répondit qu’elle pouvait bien attendre jusqu’au soir à l’appel pour parler à madame de Rochechouart.

» Choiseul, dont la vivacité était extrême, ne put y tenir et éclata en sanglots. Madame de Saint-Pierre lui dit qu’elle avait de l’humeur et lui ordonna d’aller se mettre à genoux, elle obéit. Toutes les pensionnaires la plaignaient, la caressaient ; on reprochait à Lévis que c’était elle qui était la cause de tout cela, elle était dans un coin, n’osant pas se montrer. Mademoiselle de Choiseul me dit tout bas : « Puisque tu as la permission, va

    duc de Choiseul. Il devint maréchal de France, et mourut en 1789.