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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/148

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

d’honneur que votre nom ne sortira pas de ma bouche ; mais je serais à jamais blâmable aux yeux de mes compagnes, si je paraissais tranquille après ce que vous m’avez dit en leur présence et si je ne m’informais pas de ma mère auprès de ma famille. »

» Dans ce moment, une maîtresse, qui remarquait depuis une heure du tumulte parmi les pensionnaires, s’avança et demanda ce que c’était. Mademoiselle de Choiseul dit que c’était une dispute qu’elle avait eue avec une pensionnaire et que c’était terminé ; la maîtresse demanda si personne n’avait à se plaindre, et, comme chacune gardait le silence, elle fut se rasseoir.

» Mademoiselle de Choiseul et moi, nous conférâmes ensemble pour savoir ce qu’elle aurait à faire et nous décidâmes qu’il fallait en parler à madame de Rochechouart.

» Je demandai à mademoiselle de Choiseul si elle n’avait pas de soupçons de ce qu’on lui avait reproché, elle me dit : « Non, je me suis figuré que ma mère était une femme singulière, qui n’était point aimée de sa famille et que c’était pour cela qu’elle voulait vivre en province. » Elle me dit aussi : « Mon père[1], ni mon oncle, ne

  1. Jacques de Choiseul, comte de Stainville, frère cadet du