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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/157

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

Quelque temps après cette triste révélation, mademoiselle de Choiseul fort agitée vint trouver Hélène, elle sortait du parloir et lui dit : « Imaginez que l’on va mettre ma sœur à l’Abbaye-aux-Bois et elle entre lundi prochain. Ce qui me désole, c’est qu’on la met simplement à la classe et que, moi, j’ai un appartement, ainsi cette distinction fera parler les pensionnaires. »

Hélène lui conseilla de dire qu’étant l’aînée, on avait cru à propos de faire cette différence.

« Elle me dit qu’elle devait sortir le lendemain pour faire connaissance avec sa sœur, qu’elle n’avait jamais vue.

» Elle sortit, en effet, et, comme elle revint tard, nous ne pûmes nous parler en particulier ; mais, le soir, elle vint me trouver dans ma chambre, elle me dit que sa sœur avait quatre ans de moins qu’elle, que c’était une enfant, qu’elle était assez jolie, qu’elle ne paraissait pas avoir beaucoup de vivacité, qu’elle la croyait ignorante et mal élevée, qu’elle l’avait beaucoup caressée, mais qu’elle paraissait fort sauvage. Elle me dit encore qu’on la nommait mademoiselle de Stainville. Nous nous proposâmes de nous en occuper beaucoup, pour qu’elle n’eût aucun désagrément à sa réception. »