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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/156

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

Nancy. Le comte avait facilement obtenu, par le duc son frère, une letlre de cachet et sa femme fut renfermée pour le reste de sa vie. Il lui rendit tout son bien, fit nommer un tuteur avec l’ordre de donner à la comtesse toutes les choses nécessaires, mais pas un écu. Il y eut, une somme réglée pour l’entretien de ses filles ; * ie reste du revenu fut mis sous séquestre à leur profit.

La femme de chambre f’ut envoyée à la Salpêtrière et le laquais à Bicêtre pour avoir été dans la confidence. On trouva généralement le châtiment infligé par M. de Stainville à sa femme d’une sévérité outrée. Dans ce temps de mœurs faciles, on n’était pas habitué à envisager ce genre de péché comme un crime irrémissible, et la jolie madame de Slainville excita la pitié de chacun. On prétendit même que la maîtresse du comte, jeune et charmante actrice de l’Opéra, lui signifia à son retour de Nancy qu’elle ne le reverrait de sa vie, de peur d’être soupçonnée d’avoir eu part à une telle iniquité[1].

  1. Un jour vint, cependant, où grâce aux efforts de la duchesse de Choiseul, on offrit à madame de Stainville de revenir dans sa famille ; mais elle refusa et mourut au couvent dans des sentiments de haute piété