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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/159

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

avec elle, car il y avait une grande différence entre les deux sœurs.

» Quand le duc de Choiseul, madame de Stainville et madame la duchesse de Gramont venaient voir mädemoiselle de Choiseul, ils ne demandaient jamais mademoiselle de Stainville ; mais mademoiselle de Choiseul s’obstina et dit qu’elle n’irait pas au parloir, si on ne demandait pas sa sœur ; ainsi on fit venir mademoiselle de Stainville. C’était de même pour sortir : jamais mademoiselle de Choiseul ne voulait se rendre seule à l’hôtel de Choiseul[1] ; et tout cela était générosité et bonté de cœur, car sa sœur ne lui plaisait pas, mais elle ne voulait point de distinction à son préjudice. »

La conduite généreuse de mademoiselle de Choiseul en cette circonstance prouve une élévation de caractère peu commune chez une enfant de quatorze ans. Évidemment, la très haute idée que ces

  1. L’hôtel de Choiseul était situé rue de la Grange-Batelière, no 3, et occupait l’emplacement de l’ancien Opéra ; son jardin et ses dépendances s’étendaient jusqu’à la rue Neuve-Saint-Augustin, l’Opéra-Comique actuel fut bâti sur des terrains appartenant au duc de Choiseul. Nous n’imaginons pas aujourd’hui l’étendue et l’importance des hôtels du xviiie siècle dont un grand nombre étaient de véritables palais. Le petit hôtel de madame de Gramont était contigu à celui de son frère.